La chair m'impose sa démesure
les visages deviennent des souvenirs
je pénètre les bouillons organiques de la pensée
je vis au coeur du secret
je me consume de parfum sucré
mon corps mutant en devenir
veut disparaître et s'endormir
dans ta chair.

 

 

 


Le débat

C'est au coeur du débat de couleurs et poussières
Que je me suis posé sous l'étoffe légère
Tu chantais l'histoire de ton île
Dieu que tu étais belle !
Que ce jour était beau !
Moi, j'ai cru que tu chantais pour moi.
Transpirant de cet amour naissant je suis resté à terre
Longtemps, interdit, subjugué, une journée entière à te contempler.
Moi qui vendit naguère mon âme aux oiseaux
J'ai vu tes épaules rentrées, s'ouvrir et se fermer, et s'ouvrir à nouveau
En cadence, le menton

dressé vers le ciel,
Tes mains sages soudain virevoltantes courtiser la lumière
Et se fondre en une vague de mains lancinantes, unies d'humanité.
Nourri de chaleurs, de chants, de danses et de prières
Mes yeux ont traversé le monde pour se lover enfin dans tes yeux
Et c'est dans ces yeux là que j'ai vu naître une larme, et une autre
Fruits du corps fatigué, exténué par le précieux débat.
Moi j'ai cru que tu pleurais pour moi.
Dieu que tu étais belle !
Que ce jour était beau !


 

 

 


La maternité

A l’intérieur de toi,j’ai croisé mon destin
Fait d’organes,de sang et de chair mélangés
De cet unique instant,j’ai gardé le secret
Et c’est vers la lumière et la peur de ce monde
Que j’ai pu exprimer cet étrange voyage
Lié pour l’éternité au vaisseau du passage
A ton ventre infini,à ces neuf mois sans âge
A ta maternité,à cet esprit qui luit
Encordé pour la vie.

   

 

 

Amalgame CVB

Tirant sur les pipes obscènes
Aux volutes parfums troublants
J'aspire en un lent mouvement
Les axes au sein de mes veines
Les fais tournoyer en scandant
Pieux désaxe du sens établi
De verticales zones arrondies
Vers le centre d'un coeur haletant
Noyau frénétique en ébène
Prêt à fuir la douleur errant
Dans des tourbillons éclatants
De lumière à perte d'haleine
Un instant mon cerveau s'étend
Le fer de son oeil me sourit
Me dit qu'il m'aime et me maudit
Tressant ma vie en suspens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   


TABLEAU DE VOYAGE

Le regard affûté et perçant
Dans le ventre du temps
Enivré de parfums,de couleurs
Emporté par le vent
Le voyageur apprend des autres
A chaque seconde
Puis repart vers l’ailleurs
En quête d’un monde meilleur
Avançant droit devant,sans peur
Puisque la terre est ronde.